
C'est dans le reflet d'un miroir
que mon oeil, frappé par l'éclat d'un rayon de soleil,
me révéla des aspérités extraordinaires.
Captivée par sa ressemblance avec les corps célestes, j'explore
maintenant comme un territoire vierge, chaque iris qu'il m'est donné
d'approcher : ruisseaux laiteux, écheveaux soyeux, vallées, précipices,
tous constellés d'obstacles, de cavernes, de cratères envoûtants, dont
l'évanescence m'émeut tel un mirage.
Chacun est un portrait unique, fascinant de complexité sous une simplicité apparente.
Miroirs de l'âme, ces nébuleuses nous entrainent dans d'inénarrables aventures alternant
tourbillons chaotiques, turbulences tumultueuses, calme trompeur des marécages.
Des formes étranges ou familières semblent émerger d'une nature indicible ou au
contraire d'un monde bien réel : on peut se perdre dans le fond ridé de la mer ou
dans les flammes de l'enfer, caresser du regard le plumage d'un oiseau ou se
poser au coeur d'une fleur.
C'est un jeu de sublimer la profondeur hypnotique de ces planètes pour
partager mon envoûtement, un plaisir de révéler le détail d'identités
étonnamment méconnues de soi-même.
Depuis que j'accède à ces territoires, je ne regarde
plus l'autre comme avant.
